La France a élu un président socialiste, de l'inédit depuis l'accession au pouvoir de François Mitterrand en 1981. La Grèce, a renouvelé son législatif, les grandes formations ont tellement perdu de terrain qu'aucune ne peut former de gouvernement. De nouvelles élections se profilent. De plus, un parti néo-nazi a fait son entrée dans le parlement.
La crise profonde que traverse l'Europe engendre ses premiers effets politiques. C'était à prévoir. Tout ceci a un relent de déjà vu dans les années 30. Cependant, la situation est différente, par maints aspects. Tout d'abord, à cette époque, l'Europe était encore marquée par les séquelles de la première guerre mondiale, surtout par le traité de Versailles qui visait à humilier le perdant et non a bâtir l'après guerre. C'est en surfant sur ce point et sur la crise qu'Hitler s'est hissé au pouvoir, je le rappelle, démocratiquement. A cette époque, les pays européens se regardaient en chiens de faïence, le protectionnisme était de mise. Aujourd'hui, la situation est bien différente. La communauté européenne fédère, malheureusement pas encore dans une fédération, les pays membres de la communauté, un peu à l'image de la Suisse d'avant 1848. Les liens qui les unissent empêchent les dérives que les années 30 ont commues. Ainsi, le protectionnisme entre états membres est régulé permettant à l'économie européenne de bénéficier d'un marché intérieur suffisamment grand pour assurer une certaine croissance endogène, comme c'est le cas des Etats-Unis. L'euro est également un élément important, il empêche les pays qui l'utilisent d'avoir recours à l'augmentation de la masse monétaire pour financer leur fonctionnement créant ainsi de l'inflation. Par ses contraintes, tel que le pacte de stabilité, il contraint les Etats à juguler leur endettement, ce qui est une bonne chose si l'on se soucie un tant soit peu de ce que l'on laissera à nos successeurs.
Les gouvernements peuvent donc changer mais, s'ils veulent se maintenir dans la construction européenne, ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent, c'est une assurance face aux dérives extrémistes. De plus, le système démocratique est maintenant fortement ancré dans nos sociétés, ce qui n'était pas le cas dans la première moitié du XXème siècle.
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