Tout commença par la décision de la banque nationale de maintenir, coûte que coûte un taux fixe par rapport à l’euro. Pendant plus de 4 ans, elle agissait sur les marchés, achetant à tours de bras des euros afin de maintenir ce cours plancher. Mais elle était seule à le faire et plus les mois passaient et plus elle s’épuisait. Elle avait prévenu qu’elle ferait ceci temporairement, le temps que l’économie d’exportation suisse se réorganise. Elle était devenu le plus gros acheteur d’euro du marché. Puis un jour, sans crier gare, elle décida d’abandonner cette politique et n’intervint plus sur le marché. Elle avait argumenté qu’elle ne pouvait plus tenir, ce qui semblait évident d’autant plus que des bruits, qui se confirmèrent, laissaient entendre que la banque européenne allait procéder à un rachat de dettes souveraines (QE) qui allaient encore affaiblir l’euro. Donc, un beau matin, elle annonça qu’elle ne soutiendrait plus le franc. Dans l’heure qui suivit l’annonce, le franc suisse s’apprécia de 15% par rapport à l’euro. D’un seul coût, les produits suisses coûtaient 15% de plus pour les européens. Les entreprises suisses qui avaient vendu des biens en euro perdaient, elles, également 15%, un tsunami comme l’avait affirmé un grand patron helvétique. Les semaines suivantes, les annonces de licenciements se multiplièrent. bon nombre d’entreprises décidèrent de délocaliser à l’étranger ce qu’ils avaient encore en Suisse. Certains, dans le tourisme, eurent l’idée d’accepter, en Suisse, les paiements en euros en appliquant un taux de change très favorable. Ils purent ainsi survivre. Mais ces euros, ils ne les changèrent plus en francs, ils les utilisèrent pour payer leurs fournisseurs européens. Puis, certaines entreprises décidèrent de payer leurs employés en euros, monnaies qu’ils possédaient puisqu’ils facturaient dorénavant également en euros. Puis ce fut les administrations qui acceptèrent les paiements en euros car leurs contribuables étaient rémunérés dans cette monnaie. La grande distribution acceptait déjà depuis longtemps la monnaie européenne comme les automates à billets qui en proposaient depuis fort longtemps. Petit à petit, l’euro devint aussi courant que le franc en Suisse. Les deux monnaies circulaient mais l’euro plus que le franc car, comme le franc était considéré comme ayant plus de valeur, on utilisait de préférence l’euro dans les échanges. Ainsi, le franc circulait de moins en moins, il se raréfia et finalement, tous les échanges en Suisse se firent en euros.
Fiction me dites-vous ? Peut-être, à propos, qui paye encore avec des Vrenelis ?
On peut fantasmer sur une Suisse que l’on croie avoir existé, voter toutes les lois anti européennes que l’on veut, il n’en reste pas moins que nous sommes dépendants de l’étranger et spécialement de l’Europe. Même si la Suisse est un partenaire important de l’Europe, il n’en reste pas moins que nous ne faisons pas le poids. La question est la suivante, voulons-nous subir ou agir ? Cette question était déjà la même un certain 6 décembre 1992. Depuis, il a fallu 10 ans pour négocier les fameuses bilatérales, tant voulues par certains dans ce pays. Aujourd’hui, nous sommes isolés, à la merci des puissantes nations et nous avalons couleuvre après couleuvre. L’histoire jugera ceux qui sont responsables de cette situation et qui aujourd’hui coulent des jours heureux sur les bords du lac de Zürich en contemplant leurs collections de peintres suisses illustrant cette Suisse fantasmée dont ils rêvent…
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