Dépité par la non élection de leur trublion, l'UDC a lancé cette initiative afin que ce soit le Peuple qui élise notre gouvernement et non plus l'Assemblée fédérale (soit les deux chambres fédérales réunies). C'est en effet une idée séduisante. De plus, ce mode de fonctionnement est bien celui qui prévaut dans les démocraties qui nous sont proches comme la France, les Etats-Unis par exemple. Mais voilà, une telle campagne coûtera parce qu'il faut être connu pour être élu, il faut être dans la presse, sur les murs des villes et des campagnes et cela coûte. Selon un article du Monde Diplomatique, la campagne de 2012 entre Messieurs Romney et Obama aura coûté quelques 2,5 Milliards de Dollars alors que la campagne entre les six candidats à la présidence française aura coûté 74,2 Millions d'Euros. On le constate, ne seront élus au Conseil fédéral que celles et ceux qui sont capables de débourser des sommes importantes, soit de leur propres deniers soit en utilisant ceux de leur parti. Bien sûr, il y a les "sponsors" qui sont prêts à "aider" leur poulain, moyennant retour sur investissement. De plus, en Suisse, il faut au moins communiquer en trois langues ce que les candidats américains ou français n'on pas à faire.
Le système actuelle d'élection puise ses racines dans notre histoire et n'a pas été choisi à la légère par nos pères. La cohésion de la Suisse, si tant est qu'elle existe, est le fruit d'un équilibre fragile entre des cultures somme toute très différentes. Il existe un conflit latent entre l'Etat fédéral et les Etats (Cantons) qui le forment. C'est pour cette raison que l'on a toujours pas trouvé d'accord sur un renforcement du Conseil fédéral, parce que l'on ne veut pas renforcer le pouvoir central (l'UDC est certainement le parti le plus véhément à ce sujet).
On peut penser que tout est dit lors de l'élection, c'est certainement vrai jusqu'à un certain point. Les forces en présence négocient entres elles en fonction des défis futurs et choisissent une ou un candidat capable de relever ces défis. Les personnes qui négocient connaissent les dossiers et se connaissent. De plus, ils sont nos députés, donc nos représentants. Il est également vrai que cela aboutit à l'élection de personnalités plutôt consensuelles, voire effacées. Est-ce pour autant inefficace ?
Le jour où cette élection se fera par le Peuple, on aura droit a des personnalités qui passent d'un point de vue communication. Seront-ils plus efficaces parce qu'ils gesticulent comme guignol, lancent des bons mots et jouent du catogan devant la caméra ?
Est-ce bien ça que nous voulons ? Pour ma part, je rejetterai cette initiative et continuerai à faire confiance au mode d'élection que les pères de la nation ont choisi lorsqu'ils ont fondé notre Suisse moderne.
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