"C'est un dimanche noir..." Ainsi s’exprimait Jean-Pascal Delamuraz, Conseiller fédéral radical vaudois en charge du dossier de l'adhésion de la Suisse à l'Espace Economique Européen (EEE). Mais est-ce que la décision du Peuple de ce fameux dimanche était aussi grave ? Si l'on prête l'oreille aux caciques du parti qui a lutté contre cette adhésion et, bien sûr, si l'on comprend leurs sabirs (ils ne s'expriment quasiment qu'en dialectes germaniques), la Suisse n'a, non seulement rien perdu à cause de cette décision, mais au contraire, elle en a profité. Voila quelques constatations que j'ai faites depuis ce fameux dimanche.
Depuis 20 ans, nombre de ressortissants européens sont venus chercher "asile" en Suisse. Ils sont, en principe, relativement fortunés et achètent des biens immobiliers que les promoteurs leurs vendent à des prix au-dessus du marché. La conséquence de ceci, la raréfaction de la ressource sol et l'impossibilité pour nous Suisses d'accéder à la propriété dans les lieux de prédilection des étrangers. Il est certain que, vu depuis la "Gold Küste" zurichoise, tout ceci est bon pour le "business".
Nous sommes resté totalement indépendants et ne dépendons pas de Bruxelles. Vraiment ? Ce que je constate c'est que nous reprenons la normalisation européenne, nous nous contentons simplement de changer l'entête de ladite norme pour en faire une suisse. Est-ce vraiment une surprise lorsque l'on sait que pour accéder au marché européen il faut que nos produits soient conformes aux normes ....européennes.
L'autre chimère, c'est les bilatérales. Ah les bilatérales, des myriades d'accords sectoriels, négociés un à un et qui, à chaque fois, nous permettent, à nous petits Suisses, de tirer tous les avantages. Il y a négociation si les deux parties ont un rapport de force égal, sinon il y a une partie qui impose sa vision à l'autre. Les forces en présence: la Suisse représentant un marché de 7'000'000 de consommateurs potentiels, certes avec une capacité d'achat supérieure, l'Europe représentant un marché de 500'000'000 de consommateurs potentiels... Même si nos négociateurs sont les meilleurs, le déséquilibre est tel que la mission tient plus de la gageure...
Certes, les propos de Jean-Pascal Delamuraz paraissent aujourd'hui un peu exagérés mais la rhétorique populiste distillée depuis les bords du lac de Zürich l'est encore plus. A moyen terme, la question suivante se posera, voulons-nous une Suisse paradis fiscal des nantis de la planète mais totalement désindustrialisée ou préférons-nous une Suisse qui produit des biens de qualité et dans laquelle, même les personnes ayant des moyens plus limités peuvent vivre.
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