Chère Lectrice, cher Lecteur,
Hier était pour
moi une triste journée, en effet, j'ai pris congé de deux collègues qui ont été
licenciés la semaine passée. C'est un traumatisme violent, c'est un deuil
auquel il faut faire face. Est-ce juste ? Y avait-il d'autres moyens que le
licenciement ? Pourquoi eux ? Toutes ces questions je me les suis posées.
Si on écoute ou lit les communiqués de presse, ce sont les impératifs économiques, les changements de stratégie qui conduisent à
ce genre de mesures. Néanmoins, les licenciements sont souvent le fruit de l'incapacité
du management à avoir une vision à long terme. Se réorganiser, restructurer est nécessaire lorsque l'ont est plus en phase avec le marché, c'est à dire lorsque l'on a pas su s'adapter par manque de vision et souvent par suffisance. Ceux qui sont capables de vision, sont capables d'adapter leur
organisation en continu et ainsi évitent de s'engager dans une voie sans issue. Ils sont aussi à même de se remettre en question, ce qui ne va pas de soi. Mais il y a pire que le manque de vision, c'est de se voiler la face. Ainsi ces managers, adeptes de la méthode Coué et qui ne veulent tout
simplement pas voir les changements dans l’environnement dans lequel ils
évoluent, ils sont un peu comme Monsieur Bonhomme, héros de la pièce de théâtre
de Max Frisch « Monsieur Bonhomme et les incendiaires » qui refuse de voir la réalité en face et abrite
sous son propre toit les incendiaires qui finiront par bouter le feu à sa
propre demeure. Cette attitude conduit à des restructurations extrêmement douloureuses, à des rachats par les concurrents ou tout simplement au dépôt de bilan.
Je vous suggère de
vous poser la question suivante: quelles grandes entreprises n'annoncent jamais
de telles mesures ? En répondant, vous constaterez que ces entreprises là ont une vision à
long terme et qu'ils savent s'adapter aux marchés dans lesquels ils évoluent. Bien souvent on s'étonne des décisions qu'ils prennent car elles s'inscrivent dans la durée et n'ont pas forcément de sens aujourd'hui.
De plus, ces entreprises sont conscientes de leur principal atout, leurs employés. Les restructurations sont de tels cataclysmes et de tels traumatismes pour une organisation que ces entreprises ne veulent pas prendre un tel risque. Sans oublier que ce type de restructuration signifie une baisse notable de la qualité et une augmentation des coûts de production à court terme.
Bien entendu, les
PME n'ont pas autant de marge de manœuvre que peuvent en avoir de
grandes sociétés, elles sont plus dépendantes du marché. Dans la sous-traitance, elles dépendent de la qualité de management de leurs clients.
Ce qu'on attend du top management c'est justement cette capacité de visionnaire, ceux qui en sont capables et qui savent gérer les entreprises dont ils sont responsables méritent le salaire qu'ils reçoivent et il n'est surement pas exagéré. Quant à ceux qui ne sont pas à la hauteur, une profonde restructuration est le signe de cette incapacité, ils devraient subir les mêmes conséquences que celles qu'ils font subir aux personnes qui sont remerciées.