Je suis né pendant la guerre froide, à cette époque, on se préparait à l'apocalypse nucléaire, on a construit, à coups de millions, des abris antinucléaires, qui n'ont pour l'heure jamais servi. Notre armée était capable de mobiliser plus d'hommes, proportionnellement à la population du pays, que tout autre armée dans le monde. Mais jamais elle ne fut mobilisée. 31 ans après que le mur de Berlin soit tombé, c'est un organisme de quelques nanomètres (env. 125 nm, soit, 0.000000125 m[1]), incapable de se déplacer à l'air libre par ses propres moyens qui fit se mobiliser notre armée pour la première fois après la deuxième guerre mondiale...
L'humain est ainsi fait, du moins le commun des mortels dont je suis, il identifie une menace en utilisant ses sens et son cerveau, mais il en ignore parce qu'il ne les perçoit pas et pourtant ce sont les plus dangereuses pour lui. Ce "défaut", nous l'avons corrigé par la recherche. Mais, bon sang! Soyons donc plus attentif à ce que nos chercheurs, ceux qui le sont vraiment et pas les charlatans qui hantent les réseaux sociaux, nous disent. Qu'avons-nous retenu de ce que ces scientifiques, dans les années 70, ont dit en lançant un avertissement sur les conséquences du développement effréné de notre société de consommation ? Si le virus s'est ainsi répandu, ce n'est pas parce qu'il se déplace tout seul, mais bel et bien parce que les humains contaminés se déplacent. Grâce à nos moyens de communications, un virus peut être transporté d'un coin de la planète à l'autre en moins de 24 heures et de plus à l'aide d'un nombre énorme de vecteurs (personnes contaminées). En 2018, uniquement pour la Suisse, on a enregistré 58 millions de passages[2] dans nos aéroports, soit 7.25 fois la population du pays, cela laisse songeur. Mais ces déplacements incessants et massifs sont également la cause d'une autre menace que nous ne voulons pas voir, celle que le club de Rome[3], dont je parle plus haut, avait identifiée, l'impact d'une croissance débridée sur les ressources de cette planète.
« Nous n’héritons pas la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants », Antoine de Saint Exupéry résume bien notre responsabilité, celle de gérer, un court instant, les ressources de cette planète et de notre société, et, ensuite, de les transmettre aux générations suivantes. La crise actuelle doit être notre électrochoc et nous devons saisir cette opportunité pour corriger notre modèle de développement.
Sources:
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/SARS-CoV-2
[2] https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/mobilite-transports/themes-transversaux/aviation-civile.html
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Club_de_Rome