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mardi 5 mars 2013

Le Peuple a décidé...

Ce dimanche 3 mars 2013, le Peuple a décidé. Il a, tout d'abord, décidé d'octroyer des droits étendus aux actionnaires en acceptant à une très large majorité l'initiative Minder. Il est vrai que si on reconnaît le droit à s'enrichir aux personnes qui, bien souvent en investissant jusqu'à leur dernier sou, ont pris des risques pour créer et faire prospérer une entreprise, il est beaucoup plus difficile de comprendre pour quelles raisons, des employés puissent être aussi grassement rémunérés alors que leur prise de risque est nulle. Bien sûr, il y a le marché et la loi de l'offre et de la demande mais sont-ils vraiment si rares ces profils ? Personnellement je pense que si une personne est exceptionnelle, elle va vouloir lancer sa propre affaire, à l'image d'un Steve Jobs ou d'un Jean-Claude Biver qui, lorsqu'il a repris les rennes de la marque Hublot y a investi une bonne partie de son patrimoine privé. Quoiqu'il en soit, la décision est prise et, dorénavant, c'est l'assemblée des actionnaires qui décidera des rémunérations des organes dirigeants des entreprises concernées. De plus, les primes de départ ou même d'arrivée sont interdites. 
Le Peuple a également accepté la nouvelle mouture de la loi sur l'aménagement du territoire. Il est attaché à une certaine image du pays et ne veut plus que l'on gaspille le sol au profit de l'immobilier et des infrastructures. Le signal est ici également très clair. il y a, certes, le cas spécifique du Valais qui a rejeté, comme un seul homme, ce texte. Il est vrai que toutes les situations ne sont pas comparables et que le défaut de la LAT est justement de fixer des règles valables partout. Mais ici encore, la démocratie a joué et le Peuple a tranché. 
Quant à l'article constitutionnel sur la famille, un rejet des cantons est sorti des urnes alors que le Peuple l'a accepté. C'est la règle de la double majorité et elle fait partie de notre système, donc il faut l'accepter. Néanmoins, on peut observer un clivage entre le modèle de famille idéalisé que le monde plus rural entend promouvoir et le modèle actuel. Il faut tout de même se rappeler que nous investissons énormément dans la formation et que le retour sur investissement se fait lorsque les personnes qui ont coûté à la société travaillent et paient des impôts. Or, si ces personnes restent à la maison pour s'occuper de leurs enfants, non seulement le retour sur investissement est perdu mais de plus, si l'on balance les coûts d'infrastructures (écoles, infrastructures techniques, telles que routes et canalisations) et les revenus de l'impôt de la famille, il se peut que la famille coûte à la commune dans laquelle elle réside alors qu'elle aurait pu contribuer.